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Refinar la cercaPortraits et dessins par Antonin Artaud / Antonin ARTAUD
Títol : Portraits et dessins par Antonin Artaud Tipus de document : text imprés Autors : Antonin ARTAUD, Autor Editorial : Galerie Pierre (Paris - França) Data de publicació : 1947 Dimensions : 13´3x10´5 cm. Nota general : Plaquette editada en motiu de l'exposició de dibuixos d'Antonin Artaud a la Galeria Pierre, de París. Exemplar número 248 del tiratge en offset de 250 exemplars. Inclou el poema “Le visage humain...” d'Antonin Artaud.
Le visage humain
est une force vide, un
champ de mort.
La vieille revendication
révolutionnaire d'une forme
qui n'a jamais corres-
pondu à son corps, qui partait
pour être autre chose
que le corps.
C'est ainsi qu'il est absurde
de reprocher d'être académique
à un peintre
qui à l'heure qu'il est
s'obstine encore à reproduire
les traits du visage humain
tels qu'ils sont; car tels
qu'ils sont ils n'ont pas
encore trouvé la forme qu'ils
indiquent et désignent;
et font plus que d'esquisser
mais du matin au soir,
et au milieu de dix mille rêves
pilonnent comme dans le
creuset d'une palpitation
passionnelle jamais lassée.
Ce qui veut dire
que le visage humain
n'a pas encore trouvé sa façe
et que c'est au peintre
à la lui donner.
Mais ce qui veut dire
que la face humaine
telle qu'elle est se cherche
encore avec deux cavités
auriculaires
qui répondent aux trous
des orbites comme
les quatre ouvertures
du caveau de la
prochaine mort.
Le visage humain
porte en effet une espèce
de mort perpétuelle
sur son visage
dont c'est au peintre justement
à le sauver
en lui rendant
ses propres traits.
Depuis mille et mille ans en effet
que le visage humain parle
et respire
on a encore comme l'impression
qu'il n'a pas encore commencé à
dire ce qu'il est et ce qu'il sait
et je ne connais pas un peintre dans
l'histoire de l'art, d'Holbein
à Ingres qui, ce visage
d'homme, soit parvenu à
le faire parler. Les portraits
d'Holbein ou d'Ingres sont des
murs épais, qui n'expliquent
rien de l'antique architecture mortelle
qui s'arcboute sous les
arcs de voûte des paupières,
ou s'encastrent
dans le tunnel cylindrique
des deux cavités
murales des oreilles.
Le seul Van Gogh
a su tirer d'une tête
humaine un portrait
qui soit la
fumée explosive du
battement d'un coeur
éclaté.
Le sien.
La tête de Van Gogh au
chapeau mou rend nulles
et non avenues
toutes les tentatives de peintures
abstraites aui pourront être
faites depuis lui, jusqu'à la
fin des éternités.
Car ce visage de boucher
avide, projeté comme
en coup de canon à la surface
la plus extrême de la toile
et qui tout d'un coup se
voit arrêté
par un oeil vide,
et retourné vers le dedans,
épuise à fond tous
les secrets les plus
spécieux du monde abastrait
où la peinture non figurative
peut se complaire,
c'est pourquoi dans
les portraits que j'ai dessinés,
j'ai évité avant tout
d'oublier le nez la bouche
les yeux les oreilles ou
les cheveux, mais j'ai cherché
à faire dire au
visage qui me parlait
le secret
d'une vieille histoire
humaine qui a
passé comme morte dans
les têtes
d'Ingres ou d'Holbein.
J'ai fait venir parfois
à côté des têtes humaines
des objets des arbres
ou des animaux parce que
je ne suis pas encore sûr
des limites auxquelles le
corps du moi
humain peut s'arrêter.
J'en ai d'ailleurs définitivement
brisé avec l'art
le style ou le talent dans
tous les dessins que l'on
verra ici. Je veux dire
que malheur à qui
les considérait comme
des oeuvres d'art,
des oeuvres de simulation
esthétique de la réalité.
Aucun n'est à
proprement parler une
oeuvre.
Tous son des ébauches,
je veux dire
des coups de sonde ou
de boutoir donnés
dans tous les sens
du hazard, de la possibi-
lité, de la chance, ou de
la destinée.
Je n'ai pas cherché
à y soigner mes traits
ou mes effets,
mais à y manifester des
sortes de vérités
linéaires patentes qui
vaillent aussi
bien par les mots,
les phrases écrites,
que le graphisme
et la perspective des traits.
C'est ainsi que plusieurs dessins
sont des mélanges de poêmes et de
portraits
d'interjections écrites
et d'évocations plas-
tiques d'éléments de
matériaux de personnages
d'homme ou d'animaux.
C'est ainsi qu'il faut accepter
ces dessins dans la
barbarie et le désordre
de leur
graphisme “qui ne s'est
jamais préoccupé de
l'art” mais de la sincérité
et de la spontanéité
du trait.
ANTONIN ARTAUD
Josep Palau i Fabre va traduir aquest text, “El rostre humà...”, dins les seves Versions d'Antonin Artaud (Barcelona: La Magrana, 1977). Per bé que tradueix a partir d'una versió posterior editada en prosa del poema al número 13 de la revista L'éphémère (París, 1970).
Idioma : Francès (fre) Matèries : Literatura en llengua francesa Paraules clau : 'Edicions especials' Nota de contingut : Du 4 au 20 juillet 1947
Il a été tiré de cette plaquette 15 exemplaires sur Japon numérotés de I à XV et 250 exemplaires sur Offset blanc numérotés de 1 à 250
Exemplar nº 248
Text d´A. ArtaudPortraits et dessins par Antonin Artaud [text imprés] / Antonin ARTAUD, Autor . - Paris (França) : Galerie Pierre, 1947 . - ; 13´3x10´5 cm..
Plaquette editada en motiu de l'exposició de dibuixos d'Antonin Artaud a la Galeria Pierre, de París. Exemplar número 248 del tiratge en offset de 250 exemplars. Inclou el poema “Le visage humain...” d'Antonin Artaud.
Le visage humain
est une force vide, un
champ de mort.
La vieille revendication
révolutionnaire d'une forme
qui n'a jamais corres-
pondu à son corps, qui partait
pour être autre chose
que le corps.
C'est ainsi qu'il est absurde
de reprocher d'être académique
à un peintre
qui à l'heure qu'il est
s'obstine encore à reproduire
les traits du visage humain
tels qu'ils sont; car tels
qu'ils sont ils n'ont pas
encore trouvé la forme qu'ils
indiquent et désignent;
et font plus que d'esquisser
mais du matin au soir,
et au milieu de dix mille rêves
pilonnent comme dans le
creuset d'une palpitation
passionnelle jamais lassée.
Ce qui veut dire
que le visage humain
n'a pas encore trouvé sa façe
et que c'est au peintre
à la lui donner.
Mais ce qui veut dire
que la face humaine
telle qu'elle est se cherche
encore avec deux cavités
auriculaires
qui répondent aux trous
des orbites comme
les quatre ouvertures
du caveau de la
prochaine mort.
Le visage humain
porte en effet une espèce
de mort perpétuelle
sur son visage
dont c'est au peintre justement
à le sauver
en lui rendant
ses propres traits.
Depuis mille et mille ans en effet
que le visage humain parle
et respire
on a encore comme l'impression
qu'il n'a pas encore commencé à
dire ce qu'il est et ce qu'il sait
et je ne connais pas un peintre dans
l'histoire de l'art, d'Holbein
à Ingres qui, ce visage
d'homme, soit parvenu à
le faire parler. Les portraits
d'Holbein ou d'Ingres sont des
murs épais, qui n'expliquent
rien de l'antique architecture mortelle
qui s'arcboute sous les
arcs de voûte des paupières,
ou s'encastrent
dans le tunnel cylindrique
des deux cavités
murales des oreilles.
Le seul Van Gogh
a su tirer d'une tête
humaine un portrait
qui soit la
fumée explosive du
battement d'un coeur
éclaté.
Le sien.
La tête de Van Gogh au
chapeau mou rend nulles
et non avenues
toutes les tentatives de peintures
abstraites aui pourront être
faites depuis lui, jusqu'à la
fin des éternités.
Car ce visage de boucher
avide, projeté comme
en coup de canon à la surface
la plus extrême de la toile
et qui tout d'un coup se
voit arrêté
par un oeil vide,
et retourné vers le dedans,
épuise à fond tous
les secrets les plus
spécieux du monde abastrait
où la peinture non figurative
peut se complaire,
c'est pourquoi dans
les portraits que j'ai dessinés,
j'ai évité avant tout
d'oublier le nez la bouche
les yeux les oreilles ou
les cheveux, mais j'ai cherché
à faire dire au
visage qui me parlait
le secret
d'une vieille histoire
humaine qui a
passé comme morte dans
les têtes
d'Ingres ou d'Holbein.
J'ai fait venir parfois
à côté des têtes humaines
des objets des arbres
ou des animaux parce que
je ne suis pas encore sûr
des limites auxquelles le
corps du moi
humain peut s'arrêter.
J'en ai d'ailleurs définitivement
brisé avec l'art
le style ou le talent dans
tous les dessins que l'on
verra ici. Je veux dire
que malheur à qui
les considérait comme
des oeuvres d'art,
des oeuvres de simulation
esthétique de la réalité.
Aucun n'est à
proprement parler une
oeuvre.
Tous son des ébauches,
je veux dire
des coups de sonde ou
de boutoir donnés
dans tous les sens
du hazard, de la possibi-
lité, de la chance, ou de
la destinée.
Je n'ai pas cherché
à y soigner mes traits
ou mes effets,
mais à y manifester des
sortes de vérités
linéaires patentes qui
vaillent aussi
bien par les mots,
les phrases écrites,
que le graphisme
et la perspective des traits.
C'est ainsi que plusieurs dessins
sont des mélanges de poêmes et de
portraits
d'interjections écrites
et d'évocations plas-
tiques d'éléments de
matériaux de personnages
d'homme ou d'animaux.
C'est ainsi qu'il faut accepter
ces dessins dans la
barbarie et le désordre
de leur
graphisme “qui ne s'est
jamais préoccupé de
l'art” mais de la sincérité
et de la spontanéité
du trait.
ANTONIN ARTAUD
Josep Palau i Fabre va traduir aquest text, “El rostre humà...”, dins les seves Versions d'Antonin Artaud (Barcelona: La Magrana, 1977). Per bé que tradueix a partir d'una versió posterior editada en prosa del poema al número 13 de la revista L'éphémère (París, 1970).
Idioma : Francès (fre)
Matèries : Literatura en llengua francesa Paraules clau : 'Edicions especials' Nota de contingut : Du 4 au 20 juillet 1947
Il a été tiré de cette plaquette 15 exemplaires sur Japon numérotés de I à XV et 250 exemplaires sur Offset blanc numérotés de 1 à 250
Exemplar nº 248
Text d´A. ArtaudExemplars
Barcode Call number Media type Location Section Estat 7805 ART Plaquette Compacte M 10 Planera 1.4/A - D Exclòs de préstec
Fons bibliogràfic i documental
La Biblioteca de la Fundació Palau conté el fons documental i bibliogràfic de Josep Palau i Fabre. Aquest fons integra una excepcional biblioteca picassiana amb centenars de llibres, així com un important fons documental sobre Picasso.
l uns 15.000 volums dedicats sobretot a les arts plàstiques, especialment a la pintura, i també assaigs, llibres dedicats, obres de referència, primeres edicions, edicions especials, biografies, memòries i epistolaris d'artistes i escriptors del segle XX. Alhora, també reuneix part de la bibliografia literària generada pel mateix Palau en diferents edicions. Hom hi pot trobar des de catàlegs de galeristes fins a col·leccions de revistes d'art i disseny (fons Palau Oller).
També integra volums de literatura, sobretot catalana i francesa, amb especial dedicació a la poesia i al teatre, a més de llibres d'història, filosofia i psicologia.
A la Fundació també es conserven documents diversos relacionats amb figures literàries, en una tasca col·leccionista que relaciona la peça amb diferents avatars de la vida de Palau. La tipologia de documents -alguns dels estan exposats- inclou dedicatòries, primeres edicions, targetes, fotografies, dibuixos... tant de noms de la literatura catalana (Foix, Carner, Verdaguer, d'Ors) com d'altres artistes amb renom internacional (Picasso, Artaud o Lorca).
El fons documental de l'Arxiu Palau i Fabre, integrat per manuscrits originals i correspondència i documentació diversa (literària i picassiana), també es pot consultar prèvia concertació de visita. Igualment, es poden trametre consultes via mail.